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Le projet UTAH de choc, une collaboration transatlantique

Grâce au soutien de la région Auvergne-Rhône-Alpes, une nouvelle collaboration transatlantique vient de débuter entre l’unité propre APCSe de VetAgro Sup et l’University of Utah (USA). Le projet « UTAH de choc » regroupe des vétérinaires mais également des médecins réanimateurs, des anesthésistes, des physiologistes et des pharmaciens pour une approche globale de la santé. Ce projet concerne le traitement des chocs hémorragiques, c’est à dire des pertes brutales et importantes de sang, qui peuvent notamment survenir lors de traumatismes (des accidents de voiture par exemple). L’objectif est d’étudier les effets de différentes stratégies de réanimation (avec des transfusions de produits sanguins et l’utilisation de différentes molécules permettant d’agir sur la tension artérielle : des vasopresseurs) afin d’adapter au mieux la prise en charge des patients humains comme animaux et d’améliorer leur pronostic.

Contexte et origine de l’étude

En 2015, les docteurs vétérinaires Céline Pouzot-Nevoret (France) et Guillaume Hoareau (États-Unis), spécialisés en soins intensifs, débutaient une collaboration académique dans le cadre de l’encadrement de résidents (programme Européen de spécialisation en médecine d’urgence et soins intensifs). Cette collaboration s’est par la suite étendue à la recherche.

Le projet UTAH de choc

Lors de blessures graves, les pertes sanguines importantes sont à l’origine d’un état de choc hémorragique. La prise en charge des chocs hémorragiques chez l’homme repose principalement sur le contrôle des saignements et l’administration de produits sanguins, associés ou non à des vasopresseurs (molécules permettant d’augmenter le tonus des vaisseaux). Ces différentes stratégies ont pour objectifs d’augmenter la tension artérielle des patients, afin d’assurer une perfusion adéquate des organes.

L’objectif principal de ce projet est de comparer l’effet, sur la perfusion des organes, de trois stratégies thérapeutiques incluant l’utilisation de vasopresseurs (vasopressine ou noradrénaline) à une stratégie plus conventionnelle s’appuyant sur la transfusion de sang total. La perfusion des organes est étudiée grâce à différentes méthodes de mesure : certaines permettent d’évaluer la perfusion à l’échelle de l’organe alors que d’autres évalue la microcirculation de ces derniers, c’est à dire la perfusion à l’échelle microscopique. La microcirculation inclue les artérioles, les veinules et les capillaires. Ces petits vaisseaux, disséminés dans tous les tissus, forment un réseau. La régulation de leur circulation, indépendante de celle des vaisseaux de gros et de moyen calibre, est particulièrement importante puisque c’est par ce biais que l’oxygène et les nutriments sont acheminés jusqu’aux cellules des organes.

L’évaluation de la perfusion dans le modèle de choc hémorragique permettrait de bien identifier quels traitements préservent le mieux la microcirculation des patients et par là même, quelle stratégie thérapeutique pourrait être la plus bénéfique.

Ainsi, ces échanges entre médecins réanimateurs, chercheurs et vétérinaires de deux continents sur une problématique partagée s’inscrivent dans le projet de région de renforcer la recherche translationnelle et le développement de nouvelles technologies au service d’une seule santé.

Ce projet est porté par le Pr. Céline Pouzot-Nevoret et le Dr. Mathieu Magnin pour l’équipe APCSe, et le Dr. Guillaume Hoareau pour l’université de l’Utah.