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EXPERTISE

Fabienne Blanc, professeure et directrice scientifique adjointe à VetAgro Sup et son implication au Conseil Scientifique de l’Institut français du cheval et de l’équitation

Fabienne Blanc est professeure en sciences animales et directrice scientifique adjointe à VetAgro Sup. Depuis 2017, elle est impliquée dans le Conseil Scientifique de l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation (IFCE) en tant que rapporteur de la commission Elevage, production et agroécologie. Les Conseils Scientifiques ont pour mission de veiller à la qualité et à la cohérence de la politique scientifique et d’éclairer la stratégie de recherche des structures auxquels ils sont rattachés. Dans cet interview, Fabienne nous explique pourquoi ces instances sont essentielles à la vie des établissements, son rôle au sein de cette structure et ce que lui apporte cet engagement au quotidien.

Fabienne, vous êtes professeure en sciences animales, rattachée au département Agricultures et Espaces du campus agronomique de VetAgro Sup, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours et votre formation ? 

F.B : Mes principaux domaines d’enseignement portent sur l’alimentation et la reproduction des animaux d’élevage, leurs capacités d’adaptation, la démarche scientifique et l’analyse des données.  Je développe mes recherches au sein de l’UMR Herbivores (INRAE-VetAgro Sup) et m’intéresse aux déterminants de la robustesse (longévité) des vaches laitières et allaitantes dans des systèmes d’élevage agro-écologiques.

J’ai une formation d’ingénieur agronome (Agro Montpellier), avec une double spécialisation, en éthologie (Paris XIII) et en modélisation systémique (Grenoble). J’ai réalisé ma thèse au sein du laboratoire Adaptation des herbivores aux Milieux (Inra) sur l’effet de la disponibilité spatiale sur les performances et les comportements de biches et d’agnelles élevées en groupes monospécifiques ou mixtes. J’ai débuté ma carrière professionnelle comme maître de conférences en sciences animales à l’Agro Montpellier (1998). En 2006, j’ai réalisé une mobilité géographique à l’Enita Clermont (devenu VetAgro Sup en 2010) en ayant pour mission de créer une nouvelle spécialité de master en Nutrition et Santé Animale en partenariat avec les collègues enseignants-chercheurs de l’ENV Lyon. Outre la responsabilité de ce master, j’ai également été responsable adjointe de mon équipe de recherche (2011-2020), responsable du département Agricultures et Espaces (2018-2022) et suis actuellement directrice scientifique adjointe de VetAgro Sup.

Selon vous, pourquoi est-il essentiel de s’impliquer dans les conseils scientifiques ? Quels sont les rôles de ces instances ?

F.B : Les conseils scientifiques sont des instances qui ont pour rôle d’éclairer la stratégie de recherche des établissements ou structures auxquels ils sont rattachés. Ils émettent des avis sur les orientations de politique scientifique et sur les dispositifs d’appui à la mise en œuvre de cette politique.
Le conseil scientifique de la filière équine auquel je participe depuis 2017 est une instance qui a pour rôle d’améliorer la cohérence et l’efficience des moyens dédiés à la recherche équine en France (financement IFCE et ministère de l’agriculture).  Concrètement, il est chargé de :

  • Donner un avis sur la programmation de la recherche-développement (expression des besoins, définition des appels à projets)
  • De coordonner des groupes de travail pour dynamiser les réseaux de recherche et/ou de développement autour des thématiques qui le nécessitent
  • D’assurer l’expertise scientifique des projets soumis à l’appel à projets annuel du conseil scientifique, de labelliser les projets retenus pour financement et de valider les comptes rendus de ces projets

Plus précisément, vous êtes également « rapportrice » de la commission Elevage, production et agroécologie, pourriez-vous nous expliquer plus en détail ce que cela signifie ?

F.B : Outre le président, les membres invités permanents, les personnes qualifiées, les représentants des filières et les représentants des partenaires institutionnels, le conseil scientifique est doté de rapporteurs thématiques qui ont pour rôle de proposer un avis argumenté sur la qualité scientifique des projets de recherche et de valorisation de la recherche soumis aux appels à projets du conseil scientifique. Ces avis synthétiques sont formulés à partir d’expertises réalisées par des membres extérieurs. Le rapporteur en produit une synthèse qu’il soumet au conseil scientifique et qui permet de décider de la labellisation ou non de chaque projet. Je suis pour ma part rapportrice de la commission Elevage, production et agroécologie et examine à ce titre l’ensemble des projets et comptes-rendus de projets qui couvrent des thématiques relatives à l’élevage des équidés, leur alimentation, la conduite au pâturage, la qualité et la valorisation du lait, les services écosystémiques, la traction animale, l’utilisation et la valorisation des effluents, l’évaluation des performances techniques, économiques et environnementales des structures équines. Je participe également à l’ensemble des décisions prises par le conseil scientifique et suis sollicitée pour prendre part à l’évaluation des chercheurs de l’IFCE et des plateformes expérimentales qui développent des travaux de recherche et de développement sur la thématique « élevage ».

Qu’est-ce-que ces fonctions vous apportent et vous apprennent ? Qu’en retirez-vous ?

F.B : Tout d’abord, une réelle satisfaction d’avoir été sollicitée pour intégrer le conseil scientifique de la filière équine car quelque part, cela rend compte de la reconnaissance que l’on a, à l’extérieur, dans son domaine d’expertise. Même si je connaissais un peu le « monde du cheval » avant de rejoindre le conseil scientifique, j’étais loin d’imaginer l’importance qu’accorde cette filière d’élevage à la recherche-développement et l’ampleur des moyens qu’elle y alloue. Après 6 années de participation au conseil scientifique j’ai pris la mesure de la diversité des enjeux et des questions de recherche que se pose la filière, ainsi que de l’ouverture disciplinaire et thématique dont elle fait preuve afin d’y répondre. J’ai ainsi mieux cerné les attentes que peuvent avoir (ou pas) les professionnels sur la thématique « élevage » en matière de nouvelles connaissances, de développement de nouvelles méthodes et d’outils. Un point que j’apprécie tout particulièrement dans ce conseil scientifique est la place laissée aux représentants des filières, et en retour, l’engagement et la pertinence des avis qu’émettent leurs représentants sur les projets de recherche. Cela donne lieu à des discussions très riches où j’apprends beaucoup. Et pour finir, un bénéfice majeur que m’apporte cette participation au conseil scientifique de la filière équine est le réseau auquel j’ai aujourd’hui accès et que je peux remobiliser très facilement dans le cadre de mes activités d’enseignement (intervenants, stages, formation par alternance, thèses). 

IFCE

L’Institut français du cheval et de l’équitation est l’opérateur public au service de la filière équine. Ses actions se déploient sur tout le territoire au profit de la profession, des collectivités territoriales, de l’État et de tous les publics concernés par le cheval et l’équitation. L’offre de produits et de services, proposée sous l’identité de marque IFCE et sous les marques patrimoniales Haras nationaux et Cadre noir – Saumur, s’adapte aux attentes des publics, à l’évolution de la société. A l’international, l’Institut français du cheval et de l’équitation apporte son appui aux acteurs économiques de la filière équine française pour développer des actions de coopérations institutionnelles qui favorisent le rapprochement entre les pays du monde.

https://www.ifce.fr/

Crédit photo couverture : B.Lemaire-IFCE