Actualités

FORMATION

Visite virtuelle en abattoir

Afin d’enrichir l’apprentissage des étudiants vétérinaires via une immersion dans une structure d’abattage, les 4 Écoles nationales vétérinaires de France (EnvA, VetAgro Sup, Oniris, ENVT), la faculté de médecine vétérinaire de Liège, l’ENSV-FVI / VetAgro Sup, l’INFOMA et la société d’ingénierie pédagogique ETICEO ont développé un projet de visites virtuelles en abattoir. Deux abattoirs parmi les plus importants de France ont accepté d’ouvrir leurs portes afin de permettre aux apprenants de visiter virtuellement leurs sites jusqu’à quatre fois plus grands que ce qui peut être vu en région Auvergne-Rhône-Alpes[1]. Ce projet, financé par Agreenium, l’AEEVF (Association des établissements d’enseignement vétérinaire francophones) et par les établissements partenaires, porte le nom de S2VI pour Slaughterhouse Virtual Veterinary Inspector / Inspecteur vétérinaire virtuel en abattoir.

En abattoir, les services vétérinaires doivent gérer la protection animale, la santé des animaux, la gestion des sous-produits et le respect des réglementations en vigueur dans ces différents domaines par l’entreprise. Leur mission principale reste l’inspection des produits comprenant une inspection clinique des animaux qui arrivent puis une inspection anatomo-pathologique des carcasses et abats. Ces deux inspections complémentaires permettent de s’assurer que l’animal est en bonne santé et peut de ce fait devenir une denrée alimentaire qui ne présente aucun risque pour le consommateur humain, animal ou l’environnement. En fonction des conclusions de ces inspections, les produits seront acceptés pour la consommation humaine ou orientés vers les différentes catégories de sous-produits animaux (SPAN).

« La connaissance de l’abattoir et du procédé d’abattage sont essentiels pour la formation des vétérinaires, acteurs majeurs de la sécurité sanitaire des aliments d’origine animale. L’apprentissage de ces missions est grandement facilité par une immersion dans une structure d’abattage. Or, en pratique, cette immersion se heurte à plusieurs difficultés :

  • La localisation géographique des Ecoles Vétérinaires qui n’ont pas toutes accès à des structures équivalentes, ne permettant pas une homogénéité dans la formation dispensée dans les établissements d’enseignements vétérinaires
  • L’augmentation des effectifs dans nos promotions qui rend plus complexe l’organisation des visites sur sites
  • L’accès aux abattoirs qui devient particulièrement compliqué ces derniers temps étant donné le climat actuel de méfiance concernant l’abattage des animaux de boucherie

La formation initiale et continue des vétérinaires officiels et des auxiliaires officiels est également concernée par ces mêmes problématiques. Tout cela nous a incité à concevoir un outil pédagogique utilisable en complément ou en remplacement de visites sur sites, qui place les apprenants en immersion, dans l’ambiance particulière d’un abattoir grâce à la réalité virtuelle. » nous explique Alain Gonthier, Dr Vétérinaire, Responsable pédagogique de l’Unité Qualité et Sécurité des Aliments, VetAgro Sup.

Tout au long du parcours, vous êtes les acteurs de votre visite : vous devez vous déplacer virtuellement pour cliquer sur les points d’intérêt. Les modules complémentaires reprennent toutes les missions des services vétérinaires en, à la jonction entre la santé et protection animale, santé humaine et environnementale mais aussi suffisance alimentaire. Des évaluations sont proposées dans les différents modules sous forme de QCM ou de quizz.

La grande originalité du projet S2Vi réside dans ces vidéos interactives utilisées pour la description des procédés d’abattage bovin et porcin et des techniques d’inspections.

Des images 360 permettent en effet aux apprenants de se déplacer à leur convenance dans l’établissement et de sélectionner chaque étape afin de visualiser son déroulement complet sous forme d’une vidéo commentée.

Des vidéos de protection animale lors de l’abattage ont pu être intégrées au projet grâce à la Direction Générale de l’Alimentation. Ces vidéos servent aussi pour les formations des ISPV dans ce domaine du bien-être animal.

Ce tout nouvel outil de formation sera intégré à l’enseignement des prochains étudiants vétérinaires en cours de « Qualité et Sécurité des Aliments » et complétera parfaitement la visite réelle d’un abattoir beaucoup plus petit.

« C’est avant tout un outil d’autoformation. Les quatre premiers modules correspondent au programme de A4-S7 (3e année d’étude vétérinaire) et le dernier module concerne le plan de maîtrise sanitaire qui est développé en fin d’année (en S8) avec l’HACCP (Analyse des Dangers, Points Critiques pour la Maîtrise (sous-entendu des Dangers)). Il peut s’appliquer à toutes les entreprises agro-alimentaires et pas uniquement en abattoirs. » déclare Alain Gonthier

[1] Les abattoirs visités produisent près de 200 000 TEC (tonne équivalent carcasse) contre 50 000 TEC pour le plus grand établissement en Auvergne-Rhône-Alpes par an.