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Guillaume Cardin reçoit le prix Limagrain de la ville de Clermont-Ferrand

Guillaume Cardin est docteur en biologie-santé et chercheur à VetAgro Sup au sein de l’unité mixte de recherche sur le fromage (UMRF). Cette année, il fait partie des six jeunes chercheurs distingués par le Grand prix Jeune chercheur 2022 de la ville de Clermont-Ferrand.

Afin de combattre les affections liées au vieillissement, le secteur de la santé est à la recherche de nouvelles molécules bénéfiques. Et si les microorganismes présents dans le fromage au lait cru pouvaient produire ces molécules ? C’est à partir de cette hypothèse que la thèse de Guillaume Cardin a été menée. Les travaux réalisés ont permis de démontrer qu’un simple fromage de chèvre possède des effets bénéfiques, notamment en allongeant la durée de vie d’un petit ver. Découvrez l’interview de Guillaume suite à la remise des prix.

Quel est ton parcours ?

Je m’appelle Guillaume Cardin, je suis ingénieur d’étude en biotechnologie au sein de l’unité mixte de recherche sur le fromage » (UMRF), à VetAgro Sup, avec le Pr Laurent Rios. A la suite de mon diplôme d’ingénieur chimiste (obtenu à Sigma Clermont), j’ai poursuivi en thèse à VetAgro Sup sous la direction du Pr Laurent Rios et du Pr Stéphanie Bornes, au sein de l’UMRF, en collaboration avec l’Institut de Chimie de Clermont-Ferrand (ICCF) et Dômes Pharma.

En quoi consiste ton sujet de thèse ?

Mon sujet était : « Développement d’une méthodologie preuve de concept pour la recherche et la détermination des fonctionnalités des flores microbiennes et des aliments fermentés ». L’objectif de cette thèse est de rechercher et d’étudier les molécules présentes dans le fromage qui posséderaient des effets bénéfiques sur la santé. Nous nous intéressons en particulier aux molécules qui peuvent lutter contre l’inflammation et le stress oxydatif (oxydation chimique subi par notre organisme), des processus biologiques qui interviennent dans les maladies liées au vieillissement.

Pour cela nous avons commencé par réaliser des extraits de fromage, c’est-à-dire des mélanges de molécules isolées du fromage. Nous avons ensuite utilisé ces extraits pour étudier leur activité biologique mais également leur composition chimique, pour à terme pouvoir identifier les molécules responsables de l’activité biologique bénéfique.
L’objectif final de ce projet est de pouvoir proposer de nouvelles solutions santé aux populations animales et humaines afin qu’elles puissent vieillir en meilleure santé.

Comment se sont déroulées tes recherches ?

Mes recherches se sont déroulées entre l’ICCF, pour les travaux plus orientés sur un aspect chimie (extraction du fromage et analyse de sa composition en molécule) et l’IUT d’Aurillac, au sein de l’UMRF, pour les travaux qui portaient sur l’étude de l’activité biologique à l’aide du modèle in vivo (Caenorhabditis elegans) qui a été développé au sein de ce laboratoire.

Qu’allez-vous faire avec les résultats obtenus ?

Les résultats obtenus nous permettent de confirmer que nous avons la possibilité de rechercher et d’étudier les molécules du fromage. Ces résultats sont intéressants et nous encouragent à poursuivre ces travaux, ce qui est réalisé via mon contrat d’ingénieur d’étude mais également avec le commencement d’une seconde thèse, réalisée par Anna Diet, doctorante au sein de l’UMRF, sous la direction du Pr Laurent Rios.

Durant tes années de doctorat qu’as-tu apprécié ? As-tu dû faire face à une difficulté ?

Mon sujet de thèse faisait intervenir de nombreuses connaissances et compétences que je ne possédais pas initialement. Par exemple, étant ingénieur chimiste de formation, je n’avais jamais travaillé avec du vivant. J’ai donc dû apprendre rapidement tout ce dont j’avais besoin sur les différents domaines de manière à pouvoir mener mes recherches, mais cela était très enrichissant et me permet aujourd’hui d’avoir un champ de compétences plus large.

Pour quelles raisons as-tu choisi de participer au Prix jeune chercheur de la ville de Clermont-Ferrand ? Que t’apporte ce prix ?

Le prix jeune chercheur était l’occasion pour moi de vulgariser mon sujet de thèse, afin de le présenter à un public n’étant pas forcément issu de ma formation. La vulgarisation scientifique n’est pas un exercice évident et ce concours me permettait d’évaluer ma capacité à réaliser cet exercice.

De plus, la participation au prix jeune chercheur m’a permis de faire connaître ce projet à un large public afin de lui donner plus de visibilité pour la suite.

Après l’obtention de ton doctorat, as-tu des projets en particulier ?

Je poursuis actuellement le projet initié au cours de la thèse. Je souhaite par la suite continuer de travailler dans le domaine de la recherche, sur des sujets qui soient orientés pour une application industrielle.

De plus, la participation au prix jeune chercheur m’a permis de faire connaître ce projet à un large public afin de lui donner plus de visibilité pour la suite.

Le mot de la fin

Je souhaite remercier les différentes personnes qui m’ont accompagné tout au long de ces 3 années de recherche, sans qui tout cela n’aurait pas été possible, et en particulier mes encadrants et directeurs de thèse : Pr Pierre Chalard, Pr Stéphanie Bornes et Pr Laurent Rios.