Depuis deux ans, la salle d’autopsie de haute sécurité (BSL3) de VetAgro Sup, gérée par le pôle EVAAS, joue un rôle clé dans l’expertise, la recherche et la formation autour des maladies des animaux sauvages.
En 2024, l’activité a doublé par rapport à 2023, avec près de 70 autopsies réalisées dans la salle BSL3 et une vingtaine d’autres menées sur le terrain.
Diagnostiquer les maladies de la faune sauvage
Les examens menés par le pôle EVAAS permettent de mieux comprendre les causes de mortalité (maladies virales, blessures, etc.) chez les animaux sauvages, notamment les lièvres, chevreuils et cygnes, et contribuent à la surveillance sanitaire dans une approche One Health.
En 2024, près des deux-tiers des animaux ont été apportés via les acteurs départementaux et régionaux du réseau SAGIR (réseau de surveillance des maladies infectieuses chez les vertébrés sauvages terrestres) et SMAC (réseau de surveillance de la mortalité anormale des chiroptères), afin de surveiller les maladies létales et les causes de mortalité de la faune sauvage de la région.
1/3 des animaux a été apporté par les parcs zoologiques et les centres de soins régionaux.
Enfin, quelques animaux ont été apportés par des particuliers et des organismes de santé publique, dans divers contextes.
Les animaux autopsiés à visée diagnostique étaient composés aux deux-tiers de mammifères (avec comme espèces les plus représentées les lièvres d’Europe et les chevreuils d’Europe), puis d’oiseaux (le Cygne tuberculé étant l’espèce aviaire la plus autopsiée) et de quelques reptiles. Une vingtaine de ces autopsies concernaient des espèces protégées en France.
Cette activité de diagnostic et d’expertise des maladies des animaux sauvages a par exemple permis en 2024 de montrer la circulation épizootique locale de maladies virales hémorragiques chez des lièvres et lapins de Garenne, et de contribuer à explorer les causes d’une mortalité anormale au sein de populations régionales de chevreuils.
Développer des projets de recherche
Les autopsies servent également à la recherche : des prélèvements sont conservés pour étudier les agents pathogènes et plusieurs collaborations scientifiques sont en cours.
L’usage de la salle pour la recherche a triplé cette année.
La salle d’autopsie BSL3 est aussi mise à la disposition d’étudiants en thèse vétérinaire, afin de leur permettre de manipuler des prélèvements d’animaux sauvages dans des conditions optimales. Cette utilisation de la salle d’autopsie à des fins de recherche a ainsi été multipliée par près de trois par rapport à l’année 2023.
Former les étudiants
Enfin, la salle d’autopsie sert à la formation des étudiants vétérinaires.
En 2024, ces formations étaient principalement destinées aux étudiants souhaitant approfondir leurs connaissances sur la faune sauvage, et ce sont ainsi près de 80 animaux sauvages qui ont été autopsiés en présence d’une centaine d’étudiants vétérinaires, contre moins d’une dizaine d’animaux et d’étudiants en 2023.
En 2025, la formation concernera davantage d’étudiants, puisqu’elle sera proposée à tous ceux qui effectuent leur semaine de clinique en autopsie.
Cette formation permet de parfaire les connaissances des futurs vétérinaires sortant de VetAgro Sup, afin de mieux les sensibiliser aux réseaux de surveillance sanitaire de la faune sauvage, aux maladies de ces animaux, aux outils à disposition et aux règles de biosécurité à respecter.