L’ADEME a proposé dans son exercice Transition(s) 2050 quatre scénarios pour conduire la France vers la neutralité carbone à l’échelle du territoire national à l’horizon 2050. Ces scénarios utilisent plus ou moins la sobriété ou les progrès technologiques pour réduire les émissions de GES. L’intervention se centrera sur les résultats de l’évaluation de l’empreinte matière et carbone des différents scénarios. La méthodologie de calcul des empreintes matières et carbone est comparable à celle du SDES[1], et repose sur une approche macroéconomique des empreintes de la consommation française. L’analyse se concentre sur l’évaluation des seuls effets des actions et politiques françaises, sans scénarisation d’une évolution des partenaires commerciaux de la France, ni du contenu matières et carbone des importations.

Nos premiers résultats montrent que les actions mises en œuvre pour atteindre la neutralité carbone à l’échelle du territoire français à l’horizon 2050 sont porteuses de co-bénéfices, avec une réduction des empreintes matières et carbone pour chacun des 4 scénarios de neutralité comparativement à un scénario tendanciel. L’atteinte de la neutralité carbone à l’échelle territoriale se fait, quel que soit le scénario, sans baisse de l’activité économique à horizon 2050. Un découplage entre croissance de l’activité économique d’une part et l’utilisation des ressources ou les émissions de gaz à effets de serre d’autre part est possible mais pour autant est-il suffisant ?